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21 juin 2005

Le bonheur....

...pour moi, c'est beaucoup une question de volonté. 

Je m'esspik : on a beaucoup tendance naturellement à s'apitoyer sur notre sort.  On se fait des montagnes et des films et des catastrophes de choses qui, finalement, ne sont pas si graves que ça.  Bon, j'admet qu'il existe une certaine catégorie de cas où y'a vraiment une réalité.  Genre tu viens de perdre toute ta famille dans des circonstances terribles.  Ou tu viens d'apprendre que tu as le Sida et qu'en plus tu l'as refilé à plein de gens.  Et encore pas mal d'autres cas.   

Mais si on met les cas vraiment graves et sérieux de côté, et on prend le citoyen lambda, genre moi.  Autrefois, j'étais tout le temps stressée, angoissée, paniquée, en train de pleurer, en train d'attendre que ça aille mieux, etc.  Et un jour, à Thanksgiving *,  je me suis surprise en train de me lamenter intérieurement une fois de plus de ma triste existence, et ai donc décidé de faire le point sur tout ce qui allait bien dans ma vie, pour une fois.  J'ai pris un papier et un crayon, et ai fait une liste (génération Bridget Jones, syndrôme de la liste chronique).  Ca a donné à peu près ça :

Je suis en bonne santé/J'ai un toit/Ma famille et mes amis sont en bonne santé et ont un toit (dont 3 grâce à moi à ce moment précis, vu que j'hébergeais mon frère, une copine et un drogué à l'époque)/ j'ai des amis/je ne vis pas dans un pays en guerre/je vis dans une époque et un monde d'abondance/y'a plein de gens qui m'aiment/j'ai une voiture (de merde, mais c'est toujours ça de pris)/j'ai un mec et un amant (je ne me souviens plus lesquels, mais jusqu'à présent, ça a toujours été le cas)/j'ai un chat bien élevé (à l'époque, avant que ma mère ne ruine mes années d'éducation en quelques semaines)/j'ai un travail (pas cher payé, mais qu'est-ce qu'on se marre)/mon  patron est génial/j'ai suffisamment de sous pour acheter mes cigarettes (vital)/je ne suis pas obèse/ni cul de jatte/ ni la femme à barbe/ni même moche/je ne vis pas dans un endroit susceptible d'être ravagé par un cyclone ou une sécheresse/les chances pour que je sois dévorée par un requin sont minimes/ etc 

Au bout de 2 pages, I saw the light.  Ma vie est merveilleuse, et j'ai toutes les raisons d'être heureuse.   Ce fut une révélation.  Quoi qui se passe de négatif dans ma vie, il y a toujours du positif pour contrebalancer, et il ne tient qu'à moi d'accorder plus d'importance à un côté où à l'autre (la théorie du verre moitié vide / moitié plein).  A partir de ce moment là, je suis devenue une autre personne.  Il s'est passé plein de choses super négatives dans ma vie (j'ai vécu 2 ruptures malodorantes/le drogué que j'hébergeais en pensant naïvement que j'allais le sauver de la noirceur de ce monde s'est barré avec ma voiture, et pas mal de trucs de chez moi, chez mes parents et chez mes amis/ ma meilleure amie s'est tapée mon mec/la boîte dans laquelle je bossais a fait faillite et j'ai vécu sans salaire ni ressources autres que l'aide de mes amis pendant plusieurs mois/mon chat est devenu gros et mal élevé/quand j'ai retrouvé du boulot, mon salaire a encore baissé (je croyais que c'étais pas possible, mais si!)/j'ai eu une période abominable au boulot où pendant un an on m'a fait payer le fait d'être jeune et naïve avec toutes les fourberies imaginables/etc, mais ça ne m'a pas effondrée.  Quelque temps plus tôt, je me serai mise en dépression, aurait pleuré pendant des mois, et aurait attendu la mort.  Ben non.  D'abord, je me suis rendue compte qu'on ne meurt pas de plein de trucs.  Les seuls trucs qui tuent sont physiques, et pas psychologiques.  Deuxièmement, ce qui ne tue pas fortifie.  (Suis Musclorette maintenant!).  Troisièmement, même les trucs qui font très mal ou très peur sur le coup ont de fortes chances de paraître  beaucoup moins impressionnants des années  plus tard (ma devise : quand j'aurais 60 ans j'y penserai plus). 

Ma conclusion est donc que, même si j'admet l'existence du malheur (ou de la malheurosité), je pense qu'il y a une grande part de volonté personnelle dans tout ça.  il y a des gens qui sont chroniquement malheureux, qui voient toujours leur moitié vide et se voilent la face sur leur moitié pleine, et il y a les autres.  Et j'ai constaté aussi qu'en général, c'est les gens qui ont le moins de raisons d'être malheureux qui le sont.  Par exemple, j'ai une amie dont le père est mort un beau jour.  Jusque là normal, il avait 87 ans, même si ce n'est jamais très gai, ce n'était un choc pour personne.  Seulement, le lendemain, son mari ( à elle)  s'est fait renverser par une voiture lors d'une ballade à vélo et après avoir passé 2 mois entre la vie et la mort, est maintenant complètement et définitivement paralysé.  La vie de mon amie est désormais rythmée par les soins quotidiens à lui fournir.  Il est totalement conscient, et son esprit est resté ce qu'il était auparavant, mais il ne marchera jamais.  Et bien ces 2 personnes sont les personnes les plus heureuses et actives que je connaisse.  Ils font plein de choses ensemble et chantent tout le temps.  Ils ne se voilent pas la face en disant que tout va bien ou que c'est facile, mais ils font ce qu'il faut pour que ça aille bien. 

Et paradoxalement, les gens que je connais qui sont chroniquement malheureux, sont des gens qui n'ont pas de réelles raisons de l'être.  En tout cas, pour moi, quand je vois ce couple-là faire face avec autant de courage et de joie, je ne peux m'empêcher de me dire que je n'ai aucun droit d'être malheureuse.  Et que les gens comme une certaine personne de ma connaissance qui se trouvent horriblement malheureux parce qu'ils sont célibataires (depuis 3 mois dans son cas), et qu'ils n'ont rien de prévu un samedi soir, ou bien comme ma mère, qui se trouve horriblement malheureuse en permanence parce que rien n'est comme elle l'aurait voulu, et bien ces gens-là me font de la peine.  Parce que je me dit qu'ils seront toujours toujours malheureux, quoi qu'il arrive.  La certaine personne était malheureuse avant d'être célibataire, et il le restera (en plus sa famille est chroniquement inapte au bonheur (je vous raconte pas les repas de famille glauques...)).  Et je trouve ça tellement horrible pour lui.  Il a tout pour être heureux, et c'est lui qui s'en empêche.  Il est beau, a un bon boulot qui paie très bien (sans compter un appart de fonction sur 3 etages avec jardin pour lui tout seul pour lequel il ne paie rien du tout), intelligent, a plein d'activités, sportives et culturelles, il sait plein plein de trucs, il est en bonne santé, enfin tout va bien.  Mais lui, ce qu'il voit, c'est qu'il est célibataire, que personne ne l'aime, qu'il n'a rien à faire ce soir (ça aussi, c'est chronique, il est incapable de passer une soirée seul sans faire une crise d'angoisse), qu'il va mourir (il passe son temps à avoir des symptômes graves de quelque chose), qu'il est gros ( il a genre un kilo ou 2 à perdre), qu'est-ce qu'il va faire pendant les vacances (il est pété de thunes et fréquente principalement des étudiants et pauvres gens comme moi qui n'avons pas les moyens de partir 15 jours à Cuba ou en Grèce, donc il en conclut que personne ne veut faire quoi que ce soit avec lui) .  Et pis à part le fait d'être célibataire (ce qui apporte de l'eau à son moulin), tout ça, ça a toujours été.   

* petite digression culturelle : L'histoire de Thanksgiving 

Les premiers colons s'étaient installés en Amérique du Nord, et arrivés à leur premier hiver, se retrouvèrent fort démunis, vu que leurs plantations étaient toutes nouvelles, qu'ils n'avaient aucune réserve de nourriture, et donc étaient en train de mourir de froid et de faim dans ce nouveau pays hostile aux hivers glaciaux.  Les Indiens les prirent en pitié, et leur apportèrent des dindes sauvages, des cranberries et du parched corn (n'ai pas la moindre idée de comment ça se traduit, c'est du mais séché d'une façon spéciale).  Les colons purent ainsi survivre au premier hiver.  La façon dont ils remercièrent ensuite les Indiens .... Mais pour se donner bonne conscience je suppose,  le 4e jeudi de novembre, la tradition veut qu'on mange de la dinde rôtie, avec des cranberries et éventuellement quelques kernels de parched corn en souvenir et en reconnaissance de ce jour.  Thanksgiving = merci d'avoir donné.  Et également de faire un point sur toutes les raisons qu'on a d'être reconnaissants dans la vie.  On  a rajouté au menu de la purée de pommes de terre, et parfois des brocolis aussi.  On en profite pour faire une sorte de répétition générale du repas de Noël. 

Tout ça pour conclure : C'est si simple le bonheur!!!!

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